Définition
Le compostage est « un processus par lequel des matériaux biodégradables sont mis ensemble pour être convertis en un amendement humifère stabilisé, grâce au travail d’organismes biologiques vivants sous conditions contrôlées ».
Le compostage est un processus naturel ! de digestion qui commence dès que nous rassemblons les matières organiques. Les micro-organismes entrent en action, ils utilisent des enzymes qui détruisent d’abord les parois cellulaires des tissus tendres. Quand les parois cellulaires sont percées, le contenu de la cellule coule, et il reste une structure molle ; c’est ce que l’on peut appeler « pourrir ». Dans cette phase, appelée phase de décomposition, les bactéries sont à l’œuvre. Les éventuels effets négatifs du pourrissement, tels que l’odeur d’acidité sont réduits à néant par la présence de matériaux structurés et par une aération régulière assurée par le brassage des matières.
Au début du compostage, beaucoup d’oxygène est consommé et pendant laquelle la température monte.
La phase de décomposition est jumelée avec une réduction de volume perceptible. La réduction qui se produit les premiers jours après la mise en tas, ou après le remplissage (ou d’un fût) est à imputer au poids propre et à la perte de structure de la matière qu’on a apportée.
La température redescend progressivement (phase de refroidissement) et les champignons colonisent la matière.
Sous 30°C, les micro-organismes restent actifs, mais sont dorénavant accompagnés par des organismes de plus grande taille ; des vers de compost, des acariens, des collemboles, des cloportes, des coléoptères, des mille-pattes…. En fait tous les micro-organismes qui vivent dans la litière, entre les feuilles sous les arbres et branches, ou sous un morceau de bois vermoulu.
Pendant que les micro-organismes poursuivent la transformation des déchets grâce aux excrétions de leurs propres enzymes, la décomposition par les macro-organismes se passe dans le tube digestif.
Ils grignotent les bouts de bois devenus tendres ou aspirent la substance des cellules. Le matériau est réduit en petites particules qui continuent leur décomposition dans le tube digestif et ensuite par la colonisation des excréments par les micro-organismes.
Le matériau perd donc tout à fait son aspect d’origine. La transformation finale de la matière organique en éléments nourriciers, eau et oxygène est appelée « minéralisation » ; ceci principalement grâce aux vers de compost. Les substances minérales formées sont les nutriments pour la plante. Au fur et à mesure de la décomposition des matières organiques, l’humus se forme.
Le rapport Carbone/Azote :
Pour faire un compost, il ne suffit pas de mettre n’importe qu’elles matières organiques dans un fût ou sur un tas, il faut faire attention aux quantités de Carbone et d’Azote apportées.
Ce sont principalement les déchets Bruns, Durs et Secs, comme par exemple les branches mortes, la pailles les branches broyées, le papier de carton. Ils contiennent beaucoup plus de carbone que d’azote ; leur décomposition sera donc assez lente ; c’est la raison pour laquelle ils seront mélangés avec des matériaux azotés.
Les matières azotées (N) :
Ce sont principalement les déchets verts, mous et mouillés, comme les épluchures de fruits, les restes de légumes et tout le gazon.
Il s sont facilement digérables, les micro-organismes y trouvent sucres et protéines en abondance pour se nourrir, se développer et se reproduire. Ils sont suffisamment humides ( avec parfois un taux d’humidité à 80%).
Ils posent de ce fait un problème important : étant donné qu’ils sont sans structure, ils ne laissent pas circuler l’air et n’assurent pas l’élimination de l’eau excédentaire. Si on travaille uniquement avec des matières azotées, on risque d’obtenir une substance visqueuse et la formation d’odeur désagréable (processus anaérobiques).
Elles seront donc mélangées avec des matières carbonées structurantes.
Notons qu’il est possible de n’utiliser que des déchets azotés sans odeurs grâce au lombricompostage.
En pratique, en mélangeant une à deux parts de matières azotées pour une part de matières carbonées, on évite les problèmes de déséquilibre C/N.
Mais pour qu’un composte évolue bien il faut tenir compte des paramètres suivants : 1) l’aération, 2) l’humidité, 3) le rapport Carbone/Azote, 4) une bonne gestion.
L’humidité :
Elle doit se situer aux alentours des 50-60%. L’eau est nécessaire au développement des micro-organismes. Elle sera apportée principalement par les composés azotés (et l’arrosage).
Un manque d’eau va ralentir la décomposition mais un surplus va également ralentir le compostage et peut provoquer un processus anaérobique qui favorisera les mauvaises odeurs.
Il faut là aussi faire attention à mélanger des matériaux humides et secs. L’élévation de la température dans un tas, va provoquer un phénomène d’évaporation, il faudra y faire attention et rectifier si nécessaire par un arrosage.
L’aération :
Comme pour nous, l’oxygène est indispensable à la vie des organismes ; une bonne aération engendrera une bonne décomposition des matières organiques (si les autres paramètres sont présents). Par contre, une mauvaise aération déclenchera des processus anaérobiques qui produiront des mauvaises odeurs ! L’aération sera assurée par des matériaux structurants. Pour garder une bonne oxygénation les retournements sont importants. Ils permettront de mélanger les matériaux (pour qu’ils soient tous bien « attaqués ») et d’entretenir l’aération (qui diminue à cause du tassement).
Les techniques :
Quelle que soit la technique utilisée, le principe est toujours le même, il faut s’assurer que les micro-organismes aient les conditions idéales pour se multiplier et pour décomposer les matières organiques.
Comment reconnaître un compost mûr ?
Il ya 3 caractéristiques qui ne trompent pas :
La couleur : un compost mûr a une couleur brune ou noire selon les matières organiques utilisées pour sa fabrication. Un compost brun clair ou verdâtre devra être laissé encore quelques temps tranquille avant de l’utiliser
L’odeur : un compost mûr doit sentir « l’humus forestier », l’odeur des sous-bois lorssue vous vous promenez en forêt au petit matin ; si vous reconnaissez une odeur de choux, de pomme de terre ou d’oignon, attendez encore avant de le récolter.
L’apparence : si vous reconnaissez encore des bouts de feuilles ou qu’il reste des morceaux d’épluchures de pomme de terre, de chou…. Dans votre compost, c’est que tout n’a pas été dégradé.
S’il vous semble que votre compost stagne dans son état, sans arriver à maturité, n’hésitez pas à le remélanger afin de relancer le processus ! Il faudra éventuellement remouiller un peu le tout en le mélangeant « à la fourche légère ». En effet, il n’est pas rare qu’un compost traine pour arriver à maturité lorsque le taux d’humidité est trop faible.
Comme nous l’avons vu, ce sont les macro-organismes (principalement les vers de compost) qui terminent la maturation. Si leur milieu de vie devient trop sec, ils l’abandonneront.
Le compost est fini !
Maintenant que le processus de compostage est terminé, il faut le récolter et….l’utiliser. Un compost qui n’est pas arrivé à maturité suffisante peut éventuellement être utilisé au pied d’arbres adultes mais certainement pas sur le potager ou sur de jeunes arbustes, il risquerait de brûler vos plantes.
B. Gaucher.
Extrait de « le compostage c’est facile ! »
http://www.compostage.info/index.php